Kissaou Hervé MAKOUYA signe un nouveau roman chez Edilivre

Publié le par cenacletogo

 

Elève professeur à l’Ecole normale supérieure (Ens) d’Atakpamé, Kissaou Hervé Makouya, jeune togolais originaire de Bassar, ne s’est jamais donné du répit dans l’écriture littéraire. Chaque année et ce depuis 2009, notre compatriote ne cesse de publier des ouvrages aux histoires très émouvantes. Auteur désormais inscrit sur la liste des écrivains africains au verbe acerbe mais constructeur, ce jeune a à son actif, quatre (4) œuvres dont deux recueils de poèmes à savoir "Premières visions matinales" publié en mai 2009 et "Visions et cauchemars nocturnes" en mai 2011, et deux romans, "L’Eternel incompris et gamin" paru en avril 2011 et "L’Est et l’Ouest de Wadandé" mis sur le marché depuis le 07 décembre 2011. Parues chez Edilivre à Paris en France, toutes ces œuvres sont l’illustration du combat d’un jeune qui aspire au changement dans son pays et dans son continent. Dans cette interview qu’il nous a accordée à Atakpamé dans les Plateaux, il nous fait découvrir son nouvel ouvrage plein de suspens.


Comment expliquez-vous "L’Est et l’Ouest de Wadandé" ?

Ce titre rend compte de l'état de division d’un pays nommé Wadandé, sur les plans ethniques, régional et politique. Il y a là, le diagnostique d’une situation assez chaotique aux yeux de tous les observateurs.

 

Wadandé se trouve dans quel continent ? Ce pays existe-t-il sur la planète ? Et que voulez-vous exprimer à travers ce livre ?

C'est un pays imaginaire comme dans toute œuvre littéraire, mais en même temps réel, une localité à laquelle n'importe quel pays peut s'identifier aisément, à moins d'être un peut humble.

Ce livre est un vrai miroir que je promène, et dans lequel tout le monde peut se voir, tel qu'il est, vilain ou beau. Puis la faute n'est ni au miroir, ni à son porteur qui le promène dans la rue et partout... C’est un ouvrage qui retrace des faits de société, des histoires qui se déroulent dans un pays riche et diversifié, mais miné par des divisions ethniques et politiques.

 
Qu’est-ce qui vous a inspiré ce roman ?

La société humaine, dans sa comédie, dans ses incongruités, bref dans sa vie quotidienne. Et moi je me suis résolu à dire tout haut ce que les autres pensent tout bas, voilà tout. Ce roman est donc le fruit d'une longue observation, sans camera, sans torche, sans bruit...


Quel message y véhiculez-vous particulièrement ? 

Nous ne pouvons pas passer tout le temps à nous tromper, tout en sachant que c'est la voie du désastre. Même si nous allons quelque fois tromper les étrangers, nous ne pouvons pas manquer d'honnêteté envers nous-mêmes. Il est question dans le roman, d'une illustration tout aussi ridicule que navrante, celle de quelqu'un qui est malade et à qui l'on donne des comprimés, mais qui simplement les jette derrière puis avale de l'eau, juste pour faire croire que c'est avalé. On ne peut pas être hypocrite à ce point.

 

A qui faites-vous allusion dans cette histoire banale ? Est-ce une autobiographie ?

A tous ceux qui sont hypocrites, surtout les dirigeants ou acteurs politiques, religieux et culturels. Oui, je suis le personnage de ce roman et par là, je voudrais retracer les travers des hommes politiques avides ou ivres de pouvoir et du prestige et qui se donnent de l’importance. C’est la bile d’un jeune leader impatient de voir le changement s’opérer dans tous les domaines dans son pays Wadandé, en proie à des inhumanités.

 
Vous étudiiez la littérature à l’ENS et vous vivez pleinement votre art depuis 2009, date de votre première publication. Comment concevez-vous la littérature, en tant qu’art ?
C'est pour moi un réel plaisir d'écrire, de partager ma vision du monde, avec quelques têtes qui voudraient bien passer le plus peint et sombre de leur temps à lire un "poète maudit", ou un romancier à la plume tranchante, qui tranche, non pas les têtes, mais le mensonge, pas une vérité qui s'impose et résiste, même si au cœur on la refoule. Et je crois qu'au-delà de l'aspect évasif et quelque fois ironique, voir fantaisiste de mes écrits, il y a toujours un message qui flotte dans un coin, et qui cherche à toucher un cœur. André Malraux avait raison, quand il concevait l'art comme un anti destin.

 

Que peut l’art, surtout la littérature, dans le développement d’une société ?

L'art peut changer notre monde, qui a sans cesse besoin de se refaire. Le parcours est long, car les gens sont aveuglés, et deviennent méchants, quand ils sentent leurs intérêts menacés. Mais je crois qu'à force de se dire souvent la vérité, de se taquiner jour après jour, nous parviendrons à faire régner peu à peu le minimum d'idéal requis pour rendre vivable notre coin terrestre. Alors, je n'ai rien contre personne, sauf que notre devoir à tous est de se dire la vérité, rien que la vérité, au lieu de se caresser les oreilles, ce qui nous conduit davantage dans le gouffre. L’histoire du monde occidental et même africain nous a montré que par la littérature, des hommes et femmes ont acquis pour leurs nations, ce que les politiciens n’ont pas pu faire.

 

Réalisée par Kodzo A. Vondoly

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